Identité noire au 21e

Publié le par Harpo /

Identité noire au 21e

Suite au récent visionnage des vidéos d'Amandine Gay, je voulais vivement réagir à ses propos, qui, il me semble, sont excellents.

https://www.youtube.com/watch?v=Ue5QOr24TcM

Je vous invite à les regarder.

 

Personnellement je me sens libéré. Libéré d'un poids unique celui de ma couleur. Et je voudrais remercier Amandine Gay pour son travail et de l'avoir découvert sur une site de philosophie et d'informations créés par Dany Caligula j'ai nommé Solitudes.

 

Je voulais remercier sincèrement son travail car, bien que je ne suis pas une femme, et que je ne puisse pas comprendre clairement l'intersectionnalité femme/racisée, les opinions qu'elle a permises d'exprimer et d'ouvrir dans l'espace privée de l'internet me sont incroyablement libérateur.

 

Pas une question de race, mais d'identité(s)...

C'est une question d'identité pour soi. Et pas tellement de race, ou même de race biologique. Mais c'est simplement la marque que l'on pose sur toi, et que tu ne vois pas forcément, qui à force devient inconsciente. La dernière fois je me demandais pourquoi sur Grindr je ne rencontrais pas de succès alors bien que pourtant je ne sois pas moche (le regard que les filles posent sur moi en dise long sur mon apparence- quelles soient blanches ou pas d'ailleurs, il faut, pour le blanc lorsqu'il passe à l'étape d'enregistrer quelqu'un comme possible partenaire sexuel, la question de la couleur de peau et de la différence et de l'assimilation.). C'est une question de race dans le sens là, où c'est le regard que l'on appose sur toi. Et qui devient inscrit dans le temps.

 

... Et d'idéalisation (ou de son manque)

Cette question ne se pose pas chez une personne noire. Elle se pose moins en tout cas, car l'idéalisation faite dans le domaine commun des blanches-blancs est normé, incroyablement normé. Dans les représentations des séries occidentales ou dans la mode, le culte de la beauté est racisé et blanc. Nos héros dès notre plus grand jeunesse ont tendance à être des petits blancs, plus rarement des petites filles mais c'est horrible quand il est question de petits garçons/filles noires. Il y en a si peu. Et quand il y en a, il véhicule souvent l'image d'une passion, ou d'une faiblesse inhérente au récit de l'histoire (quelque chose à sauver (par exemple Game of Thrones, Daenerys), un sidekick (donc un moins-bien-qu'un-héros, sans exprimer l'idéologie du "gentil noir marrant"), ou du noir qui meurt en premier dans les films. 

 

Il n'y a presque pas ou aucunement de petits garçons noirs ou même de noirs dans lequel s'idéaliser dans la fiction la fantasy ou bien la science fiction. Qu'avons-nous? Denzel Washingtion? (soit de film d'action policière) le rap (la culture du vulgaire)? Le trope du vieux sage noir africain? 

John Boyega est une première. Vraiment. Bien que Finn son personnage dans l'univers de Star Wars obéisse au trope du jeune noir comique et gentil, il est certainement intéressant qu'il appartient à un monde de science fiction (ouf les noirs existent dans le futur intergalactique!!) et il sait se battre, il défend Rey et la protège. C'est une première, et c'est très intelligent de la part de Disney quelque part.

Cette absence de représentation idéale, je me suis moi même surpris l'avoir chez moi. Je n'avais aucun personnage noir ou presque pas. Aucun. Et il m'a fallu me rappeler de Finn pour enfin comprendre et créer une personnage nouveau qui corresponde à mes goûts et à mes attentes.

Car oui, même si la création imaginaire semble illimitée, elle ne l'est pas. On s'inspire et on imite, on vit ce que l'on sait et ce que l'on voit. Le problème c'est que j'ai très rarement vu dans les films de petits garçons noirs déjà en tant que personnage principal (et non sidekick) ou de petites filles noires dans les oeuvres de fiction, comme étant acteur de leur propre changement, et n'abordant pas des problématiques qui étaient inhérentes au fait qu'il soit noir (Harlem 1950? le racisme de l'Amérique de 1950?), ou ancré dans un contexte dit noir (la Princesse et la Grenouille se déroule à la Nouvelle-Orléans par exemple).

Mais on ne peut pas non plus personnellement incriminés les Blancs individuellement, car, je pense qu'il faudrait plus accuser leur inconscience du problème; je crois que les blancs vivent juste, et s'idéalise simplement dans les oeuvres de fiction par rapport au monde qui les entoure. Il s'idéalise de manière normale, comme des gens normaux  et seront peut être réticent à incarner un personnage noir américain, s'il le considère déjà non pas comme un part d'eux mêmes, héroïquement absolus, mais comme le compagnon de chambrée, l'écuyer ou le valet sidekick car il l'aurait appris dans des oeuvres de fiction, qui aborde le personnage de cette seule et unique manière. Chose qui en vrai, on ne peut les blâmer de leur venir spontanément puisque ce sont effectivement des situations qui occurrent actuellement dans leur vie. Permettez moi de m'exprimer ainsi, mais ils sont limités dans leur expérience de vie, n'étant pas noir, ni de couleur.

 

On ne voit que peu ou aucun personnage noir principal, dans les jeux vidéos, les supers héros, la science fiction, c'est pire dans la fantasy! (même si Skyrim et The Witcher 3 le relativise= on peut excuser néanmoins la fantasy parce que son but est d'arriver à un "âge d'or" médiéval et son but en soi est de voir le monde depuis un oeil médiéval ou les migrations africaines n'étaient pas aussi pertinentes qu'aujourd'hui). Mais la fantasy est responsable en revanche je pense, de ne pas assez lever l'imagerie occidentale du moyen âge (oui oui des mythes et légendes, il y en a aussi en Russie, en Chine et en Inde, Afrique, Caraïbes, et est oui ces lieux étaient tous aussi existant pendant la période médiévale cqfd) et il est évidemment blâmable de ne pas voir autant de fantasy occidentale qu'il y a de fantasy d'autres races ou de civilisations, so to speak.

 

Je parle beaucoup et j'insinue beaucoup l'Amérique. Car ce sont eux qui sont principalement responsables de l'hégémonie culturelle et des manières de nous représenter. (voilà pourquoi les africains s'américanisent et font du rap par exemple).

Mais cette situation, est-elle vraiment si efficace?  Faut-il donc attendre que les afro-américains daignent lever leur imagerie et leur symbolisme pour que toute l'Afrique et ses descendants européens, pourtant, tous de nature si différentes changent d'hégémonie culturelle et de manière de se percevoir et de s'idéaliser?

Il y a une inertie évidente dans la manière de nous représenter en tant que noirs: déjà fortement inspiré par la culture afro-américaine communauté ségrégée dans des suburbs et ghettoisés par une histoire coloniale. Donc serait-ce le rap? serait-ce le disco, ou le hip hop? Nous sommes au fond, si limités dans nos modes de représentation que ça en est pratiquement risible.

Or, je n'ai pas le droit de me voir nerd, ou bien intelligent, intello?? (dédicace à Khaled de Community et Raj de Big Bang Theory)

A quand des personnages comme le noir malicieux noir intelligent (ou fils de pute)?? (à la Docteur Facilier) Ou la sorcière badass qui pète sa mère? (American Horror Story Coven) De la nonne bigote? etc

 

Non je ne crois pas que nous pouvions laisser cette seule hégémonie culturelle aux afro américains pour nous rencontrer et nous assimiler. Il faut maintenant que les noirs et les arabes de France qui sont des entités très essentialisés puissent créer et posséder leur image se libère.

Et cela passera, pour moi, par la fiction, la culture geek c'est à dire: la fantasy, les films, les séries et les comics.

 

Le regard que l'on appose sur les cultures africaines ou arabes est souvent trop inspirés ou influencés par l'anthropologie européenne et occidentale qui de base avait des relents racistes et ne peut avoir en son sein que des relents de racisme et non pas à travers l'écriture en elle même (le fond), mais à travers les moyens matériels qui la dissimulent (le fond: les universités, les associations anti racistes, la caution du pouvoir étatique; les structures sont coloniales et héritées du colonialisme, les esprits qui les fabriquent et qui fabriquent les instruments sont teintés de racisme et consumer par l'unilatéralité des rapports entre minorités (dont on ne connaît pas l'histoire et qui ne s'est pas pensée) et des majorités).

 

Par exemple, je peux noter dans cette tournure idéologique (de l'occidental vers l'autre) le regard transposé et au fond, condescendants, des films faits, souvent dans des nations étrangères, récompensés partout (en réalité par des élites locales et bourgeoises, soulignant de questions sociales qui n'ont de sens qu'à l'échelle européenne ou bien souvent américaines (disons occidentales). Bien que je n'avoue pas l'irraisonabilité de l'argument émis (le fond donc, je suis français d'esprit et de coeur) je méprise sincèrement cette manière de voir l'individu d'une société vers l'autre, qui me semble, fortement inspirée du colonialisme.

 

Par exemple, je peux pointer l'exposition Exhibit B réalisée par un Blanc Sud-Américain, alors que l'on voyait bien que des gens de couleur s'était levés contre cette exposition. Aucune institution morale étatique n'y a vu aucune une ambiguïté, et le racisme s'est exprimé au travers de ceux qui étaient au final capable de le descendre de facto. "Vous êtes trop dans les sentiments" était peut être l'argument apposé aux revendications.

 

Pour reprendre l'idée d'une différence entre le paradigme essentialisant et européen, on voit très vite que le paradigme européen se casse lorsque les "indigènes" reprennent les armes européennes que sont les mots pour les transporter vers d'autres horizons et significations. N'est-il pas intéressant de revoir la mondialisation avec un indien (Arjun Appadurai): qui ne voit pas la mondialisation que comme un point de vue matériel (plutôt européen) mais au contraire idéaliste? La culture n'est plus l'oeuvre d'un passif qui va du "colon" vers le "colonisé", mais bien d'un "colonisé" acteur et pensant et s'adaptant: Mon Dieu! Quel souffle!

Je salue donc le travail qui a été fait dans la BD Seuls et du film seul qui fait de Leïla (une jeune femme, et arabe) une des personnages principales et complexes. Quel souffle!

 

ça n'est pas une question de races, mais d'identité. De l'image qu'on colle sur nous, et la manière de s'adapter à cette couleur. La dernière fois en regardant la vidéo d'Amandine Gay, j'ai appris que j'étais noir. Je veux dire, noir d'une manière réaliste (non pas noir de manière abstrait, c'est à dire vaguement noir, genre mes parents me l'ont dit et ça y est j'étais noir, et aucun de mes comportements n'y était associés (irréalisme)) c'est à dire dans ma tête je ne me représentais pas noir, mais à cause du grand nombre d'imageries auquel je suis soumis, à un mix de blanc et de ce que je vois dans mon miroir...

Bien sûr je savais que... quand mes amis français parlaient typiquement d'une chose de culture française (genre terroir) je ne pouvais pas répondre sans me sentir exclu, mais là, j'ai appris vraiment que j'étais noir. Cela va, jusqu'à la sélection du partenaire sexuel comme je le disais plus haut (chez les gays, cette séparation est plus forte), à la répartition du rôle que l'on accorde dans les relations amicales et sociales, ou de l'image que l'on se fait de moi (conseillère d'éducation, psychologue et professeur); ça va, de la stratégie sociale et d'une nouvelle forme d'adaptation aux mépris. Le stéréotype qui revient le plus souvent, en y repensant est peut être; le noir qui doit être instruit, ou mauvais, sentimental, ou plus bête que nature.

Je n'avais pensé aux communautés de noirs qui se retrouvent entre eux, qui ont une imagerie mentale stricte et codée tel que: aimer le baskets, le foot etc, ne pas aimer le rock, ne pas aimer lire etc). Pourquoi nous normons-nous à ce point? Mon père m'a déjà dit et balancé, que j'agissais comme un blanc que j'écoutais de la musique de blanc. Je veux dire, c'est foutrement étrange (la réciproque serait tellement bizarre!); on ne devrait pas s'enliser à ce point dans l'image de nous mêmes qui au fond et si stricte et coordonné pour asseoir au final le pouvoir en place et le cautionner. C'est une division au sein de nous-mêmes qui défavorise notre action.

 

Identité(s) politique(s): changer la donne

Une question d'identité, car une question d'identité politique également. Je ne pense pas aujourd'hui en France que l'on puisse faire de la politique sans prendre en compte qui l'on est vraiment par rapport à notre race ou notre identité raciale. Je veux dire notre pays prend à pas les questions d'immigration comme un bouc émissaire à ses absences de solutions économiques qui sont hérités des choix qu'elle a fait dans l'histoire. Les questions sociales en France, mais aussi dans toute l'Europe sont fermement ancrés autour de la différence culturelle ou biologique; ce qui je pense et au fond complètement stérile car elle est une axe idéologique politique réservé au Blanc: ("l'étranger ou pas l'étranger?" ne s'adresse pas vraiment aux fils d'immigrés racisés ou alors moins...); il ne fait pas de doute que si ma famille répète inlassablement ses votes à gauche c'est qu'historiquement et bien la gauche a mieux agi en faveur de minorités: il existe donc un vote ethnique de gauche. et c'est inquiétant dans une démocratie. Inquiétant d'associer idéologie politique et poids stratégiques avec ethnies.

On ne pourrait faire de la politique si on était pas noir ou d'autres minorités étrangères, sans prendre en compte le fait que l'on est et provient d'une minorité étrangère en Europe.

 

On ne peut non plus adopter nos comportements en fonction de ces stéréotypes qui s'ancrent sur nos races tout en sachant que l'Autre les cautionne aussi. On ne le peut pas. Et il nous faut prendre une grille politique qui prenne en compte ses questions. La question du "noir" en Europe sous toutes ses formes et au cours de son histoire, un noir je pense ne pourrait faire d'action déterminante et de carrière politique avérée et évidente (avoir un réel impact dans les mentalités hégémoniques), s'il ne connaît pas l'histoire et l'héritage de la colonisation (qu'on essaie de masquer ou de positiver "la mise en valeur" (oui mais dans quel sens? la mise en valeur de quoi? il y a une notion de progrès derrière qui n'arrête pas?) ou de la décolonisation, souvent présentée comme "magique" et donné par les Européens, alors que c'est l'effort de longues luttes au travers les siècles de gens qui s'y sont rebellés, -tout comme le féminisme- (comme il est dit dans une vidéo d'Amandine Gay) et comment ces mouvements influent sa propre manière de vivre, sa famille, sa religion. Il ne le pourrait pas. Il ne pourrait pas savoir ce qu'il est, ni la véritable de nature de ces actions dans l'univers et le sens de l'Histoire.

 

Pour que nos actions et répercussions soient sincères il faut nous informer, et outrepasser les problèmes du manque d'éducation (en France) de la question de l'esclavage ou bien de la colonisation, de la Guerre d'Algérie, et des théories raciales anthropologiques (qui forment l'univers idéologique de notre pays actuel: par exemple la thèse que: un immigré doit forcément être fonctionnel pour le pays qui l'accueille alors que peut être, je ne sais pas, peut être au départ faut-il qu'il est un manque de ressource initiale pour légitimer la cause de son départ???). Ces choix doivent expliquer et recouper l'univers mental qui nous font adhérer nos comportements aux normes trop strictes et codées sous lesquels nous cachons le mot "noir" qui nous définit, et qui souvent se calquent sous des motivations sous-jacentes inconscientes.

 

Mais des limites à l'identité noir, une question d'analyse et de qui on est dans les réalités différentes du monde "noir"

Et il faut, surtout, se repositionner historiquement et géographiquement avant tout. SI je viens de l'île Maurice, je suis de Maurice. Avant d'être noir ce qui est une identité politique. Ce qui est mon habit social, bien avant d'être la carnation de ma peau. Bien avant d'être une essence de ce que je suis. Et je pense qu'il est plus évident, pour connaître son Histoire, d'analyser l'Histoire de Maurice, et de son esclavage avant même de penser à l'esclavage des noirs américains, et de la manière dont ils ont été traités. Beaucoup, je pense font l'amalgame très rapidement. Qu'il soit africain ou blanc d'ailleurs (#mon ancien prof d'Histoire qui me regarde après le visionnage de 12 years a slave). Le poids du passé est immense, et il faut quand même rappeler que nos ancêtres et "nous" (en tant que noir métaphysique, c'est à dire l'Homme qui se croyait noir et se définissait en tant que tel) sommes passés sous un véritable rouleau compresseur institutionnel européen et américain passé. C'est de la même oeuvre et du même goût qu'un génocide, et c'est difficile à réaliser, l'immensité du bordel et sa monstruosité. La mécanique. Le système. Toujours occurrent. Aussi faut-il la rappeler de manière calme, et à tête reposée, et surtout ne pas faire en sorte que cela devienne un monopole réservé à la culture et l'Histoire "Blanche". (voir l'esclavagisme seulement d'un angle occidental ou même institutionnel et la voir mal à cause d'une loi morale qui est hérité de la chrétienté sûrement mais, en discréditant et en comprenant les identités subjectives des esclaves, non pas comme des objets, mais comme des acteurs vivants de leur vie, intelligent et adaptés à leur situation, qui ont vécu et subi un rapport direct à leur esclavage enfermé dans des situations intolérables)

 

Car oui l'esclavage reste, il reste dans les mentalités, il reste dans l'économie, la politique, la biologie, manière de nous représenter le monde et de l'idéaliser. L'esclavage, c'est une interaction entre deux, c'est un fruit qui explose et donne des situations diverses sous lesquelles nous en sommes les agents et les acteurs.

 

La manière doit donc être traitée avec la pluralité et la différences des cultures qui l'ont subies: l'esclavage a été différent selon les endroits; il y a eu différents esclavages et autant d'esclavages qu'il n'y a d'esclaves. ça n'est pas un bloc uni. ça peut être compris comme un bloc uni. Mais dans ces cas là, c'est une téléologie, et c'est idéologique, et donc politique. ça ne peut être un bloc au fond, que dans une attitude révisionniste et biaisée de l'Histoire.

 

Au final, quand je me vois, je me vois moi entier dans ma totalité, je suis "Je": la question est alors d'où je viens personnellement en tant que "idée du noir que je suis" (mes parents me l'ont dit, on me l'a fait souligné à l'école etc.) avant même, de voir tous les faits globaux, touchant à la question du noir qui est au fond, non pas mon identité réelle finale mais une de mes composantes non nécessaires.

 

Le problème c'est qu'il y a une différence dans la dichotomie Blanc/Noir. Si ce mot a une quelconque réalité pour les Blancs, elles ne s'opposent qu'au fait d'êtres Noirs davantage perçus comme être une anomalie ou une étrangeté (effet facilité par les médias: le Noir, c'est souvent l'autre). Le mot noir pour le Noir est plus essentialisant, c'est l'identité même de la personne. Alors que pour le Blanc c'est un constat état qui n'affecte pas le comportement. Ce qui je pense, est un sérieux biais.

Nous ne sommes étrangers à nous mêmes qu'envers nos propres yeux.

 

Autre constat, qui découle du problème premier: il y a une culture européenne, ou occidentale. Focalisé autour d'idées, structures étatiques, civilisations ou religions (et non plus sur la couleur de peau, ou, plus rarement).

C'est très différent de ce qui regroupe les noirs dans une communauté (la couleur de peau, pigmentation, ou manière de voir, se voir, se sentir noire de peau- ce qui change en fonction de lieu ou on est): en gros, l'identité noire et plus inconstante et regroupe beaucoup de réalités différentes (rituels sociaux différents, structures d'états différents, mentalités différentes). Le noir, pour l'instant je pense, en tant que socle culturel est davantage inconstant, encore moins nécessaire. Être noir, c'est être un peu plus dans la fumée idéelle et l'abstraction.

 

C'est pour ça qu'il faut reconquérir notre Histoire. Être occidental, c'est déjà au-délà de l'apparence physique: blanc pour un Blanc, est du domaine de la normalité normée, (d'ailleurs, il n'existe pas de Blancs pour le blanc (à part chez les identitaires peut être)) ils n'envisagent même pas de se voir, je pense, en tant qu'exotisme (à part quand ils sont en situation de minorité et quand ils sont traités de babtou xD) ou différence de plu value (ce "petit plus"): ils sont juste, et je crois que c'est une force, leur principal force, par rapport à nous.

La culture "africaine" bien qu'on le dise et on se le dise; elle n'existe pas entièrement réappropriée, (ce sont les mouvements de la colonisation qui l'ont fait naître, cela fait depuis bien longtemps qu'il existe diverses civilisations et cultures sur le CONTINENT africain) et elle n'a jamais existé (dans le sens où cette unité noir-africaine est en constante construction et elle est une recherche et une quête personnelle de soi).

Mais ça va venir.

Bien sûr je ne dis pas que les modes de représentation que nous avons actuellement en tant que communauté black et noir est sale ou même, incomplète, mais je pense qu'elle nous enlise dans des non-problèmes, et des faux-problèmes. Et qu'elles ne réalisent pas toutes les possibilités que nous sommes, actuellement. Des êtres et des personnages complexes. Et qu'il nous faut très vite, réaliser la réalité de ce sur lequel nous nous construisons. L'identité est action: faisons en sorte qu'elle soit la plus entière et concrète possible.

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